juin 2015

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Sylvia H. est musicienne et journaliste, elle vit à Montreuil. Son vélo s’appelle Myriam, elle l’a reçu pour son anniversaire.

T’as vu mon vélo ? lui a donné rendez-vous dans le bois de Vincennes.

C’est quoi, pour toi, le vélo en ville ?

C’est, bien sûr, un moyen économique et écologique de se déplacer plus vite qu’en voiture ou en transports en commun. Mais surtout, c’est la liberté : ne pas se préoccuper de l’heure du dernier métro, prendre le chemin le plus direct sans perdre du temps avec des correspondances farfelues… En plus, pour moi qui n’aime pas le sport, faire un peu de vélo est idéal pour me maintenir en forme. Malheureusement, j’ai fait une chute il y a quelques années, un mec qui avait ouvert sa portière sans regarder… Je n’ai pas été gravement blessée, mais j’ai pris conscience du danger. Ou bien je suis devenue peureuse. Du coup, j’évite de prendre mon vélo dans Paris, ce qui est dommage, mais si c’est pour être hyper stressée à chaque trajet, c’est pas la peine.

Qu’apprécies-tu particulièrement dans le vélo à Paris ?

Franchement ? Rien. J’aime rouler à vélo, à la campagne ou dans les petites rues de Montreuil, mais à Paris, particulièrement aux heures de pointe, c’est la jungle. La circulation est trop dense, le code de la route trop souvent ignoré par les automobilistes (en particulier les professionnels, chauffeurs de taxi et livreurs type UPS). On a l’impression d’assister à un concours de bite, où le plus couillu passe en premier, et rien à foutre de qui a la priorité – surtout s’il s’agit d’un cycliste. En revanche, pour klaxonner quand ils ne peuvent pas vous doubler, là, y a du monde !

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer, d’après toi ?

Avant tout, la sécurité. Faire davantage de voies cyclables, mais surtout faire des pistes bien pensées : séparées de la route et/ou du trottoir par un muret, pour éviter que les voitures ne s’y garent tranquilou, ou que les enfants y déboulent en trottinette. Et pourquoi pas coller de grosses amendes à ceux qui stationnent sur la piste cyclable ? Autre chose : s’il est plutôt bien que certaines rues en sens interdit ne le soient pas pour les vélos, ces rues sont souvent trop étroites, à cause voitures stationnées, pour qu’un vélo puisse effectivement y croiser une voiture sans devoir s’arrêter sur le côté… Du coup, ça ne sert pas à grand-chose. La vraie grande amélioration, ce serait qu’il y ait beaucoup moins de véhicules motorisés à Paris. Les asthmatiques non plus ne s’en plaindraient pas.

C’est quoi ton bon plan, ton astuce ?

Ce n’est pas vraiment une astuce, mais j’évite les heures de pointe et les rues mal foutues pour les vélos. Lorsque je roule à côté de voitures stationnées, je maintiens une distance de sécurité : le coup de la portière, on ne me le fera plus. Je m’arrête aux feux rouges et aux stops, je ne grille pas les priorités, car j’entends souvent dire que les cyclistes roulent comme des oufs, grillent tous les feux et taillent des shorts aux piétons… Or, je pense qu’on ne se fera respecter des automobilistes que si l’on commence par respecter le code de la route.

Merci Sylvia !

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Marielle S. est parisienne, elle fait du vélo à Paris depuis des années.

T’as vu mon vélo ? l’a rencontrée en avril dans le XXe arrondissement.

C’est quoi, pour toi, le vélo en ville ?

La liberté. On est maître de ses déplacements. On ne dépend de rien ni personne. On apprécie simplement nos trajets cheveux au vent.

Qu’apprécies-tu particulièrement dans le vélo à Paris ?

Cela permet d’appréhender la ville dans son ensemble. On découvre des endroits qu’on ne traverserait pas autrement. Et puis il y a le sentiment d’appartenir à une “communauté vélo”. On croise des voisins, on lève la main pour dire bonjour. Cela donne à la grande ville de Paris les dimensions d’un village qui nous appartient, dont nous sommes les moteurs vivants.

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer, d’après toi ?

Pour que le vélo prenne davantage sa place sur les routes parisiennes, il faudrait plus de cyclistes. Et puis un code de la route adapté qui nous permette de nous extraire autant que possible du flot de circulation des véhicules motorisés. Il faudrait aussi repenser bon nombre de voies cyclables, notamment aux carrefours, qui sont souvent dangereux : par exemple, lorsqu’un cycliste souhaite tourner à gauche alors que la piste sur laquelle il roule se trouve à droite.

C’est quoi ton bon plan, ton astuce ?

Les ateliers d’autoréparation de vélo. Après s’être approprié la route, il est hyper satisfaisant de s’approprier son véhicule et son fonctionnement pour l’adapter à notre manière de pédaler. Et puis c’est l’occasion de rencontrer des gens très sympas et d’échanger autour du vélo, mais pas que…

Merci Marielle !

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David F. est développeur. Lorsqu’il n’est pas devant son écran, il est derrière le guidon de son vélo rouge à Paris, ou celui de son VTT dans le Sud de la France.

C’est sur la Place de la Réunion, dans le XXe, que T’as vu mon vélo ? l’a soumis à la question.

C’est quoi, pour toi, le vélo en ville ?

C’est mon moyen de déplacement quotidien. Sauf problème mécanique ou pluie très forte, je ne me déplace qu’en vélo, que ce soit intra-muros ou en banlieue. C’est en général plus rapide que le métro.

Qu’apprécies-tu particulièrement dans le vélo à Paris ?

Paris se prête bien au vélo, dans le sens où elle est suffisamment petite pour se traverser facilement. Et puis, la vue… C’est quand même une très belle ville, et j’apprécie autant les bâtiments royaux des quais de Seine que les friches industrielles du Nord-Est.

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer, d’après toi ?

Beaucoup de choses, mais la priorité, c’est que l’on comprenne que le vélo ce n’est pas forcément pour se balader, mais pour se déplacer. Si la mairie et les autres usagers de la route le comprennent, ça changera beaucoup la donne. Je pense que si les cyclistes ont autant de bâtons dans les roues, avec les véhicules garés sur les pistes cyclables ou la voirie qui considère qu’il est normal que la piste change de côté de la route tous les 100 mètres, avec des feux désynchronisés, c’est parce qu’ils se disent tous : « Le cycliste a le temps de s’arrêter pour contourner, il se promène… »

C’est quoi ton bon plan, ton astuce ?

Pour survivre : être extrêmement vigilant, anticiper toutes les pires actions que les autres pourraient faire, parce qu’il y a de grandes chances pour qu’ils les fassent. Je vais jusqu’à regarder l’orientation des roues des voitures pour voir si elles vont me couper la route, je surveille dans les rétros ce que font les conducteurs des véhicules qui me précèdent, ou si quelqu’un de garé va ouvrir sa portière sur moi.

Et le super bon plan pour prendre soin de ma bicyclette qui subit tous ces kilomètres, c’est la Cyclofficine, une asso qui t’aide à réparer ton vélo et te fournit les outils et le matériel nécessaires.

Merci David !