octobre 2015

retour à l’accueil

lien permanent

Gijs est hollandais, mais il vit à en région parisienne depuis quelques années. Son vélo, lui aussi, vient des Pays-Bas, importé en Thalys spécialement pour lui.

T’as Vu Mon Vélo ? est allé à sa rencontre du côté des Grands Boulevards.

C’est quoi, pour toi, le vélo en ville ?

J’utilise mon vélo surtout pour traverser rapidement la ville d’un bout à l’autre, sans perdre de temps. Je sais qu’il y a un bon réseau de métro et d’autres transports en commun, mais ça ne t’emmène pas en 45 minutes de porte à porte. En plus de cette rapidité, j’aime la liberté que cela procure : tu n’attends pas les transports parce que ton vélo est déjà là à t’attendre. Je pourrais rajouter l’argument “santé”, mais pédaler à Paris n’est pas la chose la plus saine que tu puisses faire, bien que ce soit fun… donc je compte cela comme une amélioration de la santé : ça fait garder le sourire.

Que peux-tu me dire au sujet de ton vélo ?

Je ne pense pas avoir grand-chose à en dire, je ne connais pas son précédent propriétaire mais je sais que c’est un vélo spécial à Paris, plutôt unique, parce qu’il a été importé de Hollande. Trouver un bon vélo d’occasion, avec un grand cadre et qui soit assez solide pour l’usage à Paris (grimper sur un trottoir, survivre aux nids-de-poule ou freiner d’un coup), c’était une vraie épreuve pour moi. Donc j’ai demandé à mes parents de regarder dans la boutique de cycles de leur quartier, et voilà ! Une semaine après, j’avais un super vélo (le plus dur a été l’attente).

Qu’apprécies-tu particulièrement dans le vélo à Paris ?

C’est une question difficile, parce que j’aime faire du vélo en général, donc à Paris ce n’est pas très différent de Rome ou Londres – ce n’est pas un pur plaisir, mais j’y reviendrai. Cependant, je dois aimer ça, j’aime ça, surtout que l’alternative est bien pire. Pour aller travailler, je dois rester debout plus de 45 minutes dans le métro, alors que sur mon vélo je fais ça en une demi-heure. Je pense que ça fait partie du fun, vaincre le trafic et arriver à temps pour prendre un deuxième café au coin de la rue avant de commencer ma journée.

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer, d’après toi ?

La ville a beaucoup investi pour améliorer la vie des cyclistes, mais les croisements ne sont toujours pas sécurisés (surtout lorsqu’il y a une voie de bus). Si c’était possible, je proposerais cette solution : l’intersection protégée pour cyclistes. Ça transformerait complètement l’expérience du vélo à Paris.

C’est quoi ton bon plan, ton astuce ?

Rien d’autre que : “Garde l’œil ouvert, d’autres sur la route font moins attention que toi.”

lien permanent

Alexandre V. vient de s’installer à Paris, il est originaire de Santiago du Chili, et le vélo est depuis des années son moyen de locomotion par défaut. Alexandre est aussi le frère de François, dont le portrait a été publié la semaine dernière. C’est vraiment par hasard s’ils sont habillés pareil, promis !

T’as Vu Mon Vélo ? est allé rencontrer Alexandre dans les jardins de la Cité Universitaire…

C’est quoi, pour toi, le vélo en ville ?

C’est la solution à beaucoup de problèmes comme les embouteillages, le stress et le sédentarisme. Pour moi, c’est un moyen de transport efficace et accessible, qui permet d’apprécier le déplacement et une forme de partage.

Qu’apprécies-tu particulièrement dans le vélo à Paris ?

L’infrastructure ! On peut parcourir Paris rapidement et sans danger.

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer, d’après toi ?

Il faudrait éduquer les conducteurs de véhicules motorisés pour qu’ils prennent conscience du potentiel danger de piloter une masse si importante, sur laquelle ils ont si peu de contrôle.

C’est quoi ton bon plan, ton astuce ?

Utiliser tout le temps le vélo, quelle que soit la distance à parcourir, la météo ou d’autres facteurs dissuasifs. Par souci de sécurité, il faut toujours conduire comme si les autres ne te voyaient pas, ou ne faisaient pas attention.

Merci Alexandre :)

lien permanent

François vit en région parisienne depuis huit ans, mais il est cycliste depuis bien plus longtemps. Il a plusieurs fois voyagé en Europe et en Amérique du Sud sur sa selle. À Paris, il s’est fait prêter divers types de vélos par ses amis mais quand il s’en est acheté un, il est allé vers son style préféré, un VTT, qu’il adapte à la ville ou au voyage selon l’occasion. Mais il en possède aussi d’autres, dont un pliant !

C’est quoi, pour toi, le vélo en ville ?

C’est un moyen de transport silencieux, respectueux, mais c’est aussi un style de vie, une occasion de rencontrer des gens et une façon unique de voir une ville : assez lent pour apprécier les détails, assez rapide pour permettre de découvrir.

Qu’apprécies-tu particulièrement dans le vélo à Paris ?

La simplicité des déplacements, une infrastructure raisonnable et qui s’améliore. Paris est une ville potentiellement très cyclable.

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer, d’après toi ?

La culture/sensibilisation des conducteurs de véhicules motorisés, qui croient avoir des privilèges et des priorités sur les cyclistes.

C’est quoi ton bon plan, ton astuce ?

Toujours avoir une pompe, des rustines, des démonte-pneus et quelques outils sur mon vélo.

Merci François !

erratum : l’erreur du lien est corrigée, voilà ce qui arrive quand on ne vérifie pas ses copier-coller…

lien permanent

“Respectez nos voies”

Julie a 35 ans, elle vit à Paris depuis plus d’un an après avoir habité Strasbourg, et circule à vélo depuis quinze ans.

T’as Vu Mon Vélo ? est allé la retrouver à la Butte-aux-Cailles, dans le treizième arrondissement.

C’est quoi, pour toi, le vélo en ville ?

C’est une nécessité autant qu’une évidence. Même si le mauvais temps dirige encore parfois mes pas vers une bouche de métro, une fois sur ma selle, je ne boude que rarement mon plaisir. Il m’arrive souvent de chantonner ou de sourire, c’est le fameux “bikey face”.

Qu’apprécies-tu particulièrement dans le vélo à Paris ?

Outre l’agrément de circuler dans une ville-musée, j’aime particulièrement dévaler les grands boulevards dans les couloirs de bus ; c’est une sensation presque similaire à ma pratique strasbourgeoise du vélo.

Par ailleurs, je trouve intéressant de partager la rue avec tous les usagers au lieu d’être cantonnée à une piste cyclable. Ça permet de sensibiliser les automobilistes, les chauffeurs de bus et les deux-roues motorisés à la présence des vélos. Ça invite les cyclistes à s’imposer, à rouler au milieu, à occuper l’espace. On a le droit d’être là. Trois vélos de front suffisent à pacifier le trafic.

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer, d’après toi ?

J’ai habité Strasbourg (quatrième ville cyclable d’Europe, selon le classement Copenhagenize !) pendant plus de dix ans, et forcément la comparaison ne tourne pas à l’avantage de Paris. Depuis le début des années 90, Strasbourg a fait en sorte d’adapter ses rues, sa voirie, son urbanisme et son stationnement à la culture vélo, sur le modèle des villes d’Europe du Nord. Ainsi, les habitants ont pris le pli, le vélo est entré dans les mœurs, c’est quasi normal.

Paris a pris beaucoup de retard, car, malgré l’avènement heureux du Vélib’, elle a conservé un urbanisme pour le tout-motorisé, qui a conquis sans trop lutter ses droits sur la route et n’entend pas les partager. Les cyclistes sont, la plupart du temps, parqués dans des zones mal conçues, trouées dans leur bitume, pavées, obstruées et parfois dangereuses. Le plan vélo 2015-2020 de la mairie de Paris est ambitieux et c’est tant mieux, je suis certaine que les choses vont s’améliorer côté infrastructures, parce que c’est comme ça qu’on va aider les “non convertis” à se lancer, mais je crois qu’il faudra davantage de temps pour modifier les comportements des autres usagers de la route, et l’opinion des pouvoirs publics (cf la frilosité du gouvernement sur l’indemnité kilométrique vélo, l’obligation de port du casque pour les moins de 12 ans alors qu’ils ne peuvent même pas circuler à vélo en dehors de la cour de leurs immeubles…). Heureusement que les associations font entendre la voix des cyclistes !

C’est quoi ton bon plan, ton astuce ?

Roulez au milieu de votre voie et rendez-vous visible.

Soyez attentifs à l’entretien de votre vélo, surtout les freins et l’éclairage. N’hésitez pas à pousser la porte des ateliers d’autoréparation parisiens : Vélorution à Bastille, La Cyclofficine à Pantin, dans le 20e et à Ivry, Bicyclaide à Gennevilliers… Vous apprendrez à réparer votre vélo dans une bonne ambiance, c’est forcément gratifiant, ça vous rendra très ami(e) avec votre bécane. Enfin, si bricoler ne vous tente pas, vous pourrez bientôt faire appel à moi pour ça, je vais commencer une formation de mécanicienne cycles. D’ailleurs, si vous lisez ces lignes et que vous voulez coacher une apprentie, faites signe au taulier qui transmettra, ou contactez-moi via Twitter @chulinetti.

Merci Julie !

Chers lecteurs, si vous voulez proposer un apprentissage à Julie, n’hésitez pas !

lien permanent

Renaud C a conçu AddBike, un système pour transformer son vélo en triporteur, pour toute sorte d’usage : transport d’enfants, des courses, et pourquoi pas d’un déménagement. T’as Vu Mon Vélo l’a rencontré la semaine dernière, lors de la Journée sans voitures à Paris. Le financement de ce projet, via KickStarter, est clôturé dans moins de 24 heures… Il ne reste que peu de temps pour aider à transformer ce prototype en succès commercial !

C'est tout pour le portrait de cette semaine ! T’as Vu Mon Vélo s’excuse pour le retard et le manque de contenu de cette édition, les contraintes de temps ont n’ont pas permis plus. Voilà ce qu’on risque quand on photographie avec des vrais films à faire développer au labo !