décembre 2015

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Antoine P. est parisien et cycliste au quotidien. Il travaille dans la planification des transports, pour aider les collectivités locales à déterminer leur politique de mobilité, et il milite au sein de l’association Paris en Selle… Pour lui, le vélo est bien plus qu’une simple passion.

T’as Vu Mon Vélo ? l’a retrouvé dans le quinzième arrondissement, du parc Georges Brassens à la promenade de la Petite ceinture.

C’est quoi, pour toi, le vélo en ville ?

C’est un couteau suisse formidable. Il me permet d’être libre de faire n’importe quel trajet efficacement, quel que soit le moment, sans contrainte de stationnement, d’horaire, de temps d’attente… Et, au-delà de cet aspect pratique, lorsque je me déplace à vélo, je me sens véritablement acteur de la ville : je la parcours de façon dynamique, je contribue à l’apaiser, et je profite de ses ambiances, ses couleurs, ses lumières.

Qu’est-ce que tu peux me raconter sur ton vélo ?

Je l’ai récupéré dans la cave de mes parents, où il devait traîner depuis presque vingt ans ! Avant cela, je fonctionnais au Vélib’, jusqu’au jour où je me suis rendu compte qu’avec mon usage quasi systématique du vélo, il était simplement absurde de ne pas avoir le mien. Il a fallu rafistoler pas mal de choses. J’ai aussi rajouté des garde-boue, indispensables pour un usage quotidien. Je l’aime beaucoup car il est très léger, ce qui permet de se faufiler et d’avoir une bonne réactivité : c’est bien utile dans le Paris des heures de pointe. Je me sens bien, dessus. À chaque fois que je démarre, les premières secondes où je m’élance sont comme un envol !

Qu’apprécies-tu particulièrement dans le vélo à Paris ?

Si je devais citer une seule chose, ce serait le fait de pouvoir observer les quartiers qu’on traverse. Aussi bien ceux où l’on passe tous les jours, pour constater des changements, ou ceux que l’on découvre en les traversant… Il y a toujours du spectacle ! Quand je prends le métro, je trouve triste de passer en dessous des lieux sans pouvoir les observer.

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer, d’après toi ?

La qualité, la continuité et la lisibilité des aménagements : c’est le nerf de la guerre. Une ville devient cyclable lorsque la forte présence des cyclistes oblige les conducteurs de véhicules motorisés à davantage de vigilance. Mais ce seuil de part modale du vélo ne pourra jamais être atteint tant que les aménagements sécurisés continus feront tant défaut. Leur présence est essentielle pour (re)mettre en selle les plus téméraires.

C’est quoi ton bon plan, ton astuce ?

Rien d’inédit : il est vital de ne pas avoir peur de s’affirmer dans la circulation, de prendre sa place. J’ai toujours en tête qu’il faut que j’anticipe les réactions des véhicules autour de moi, en partant du principe qu’ils ne m’ont pas vu. Je n’hésite pas à utiliser ma sonnette pour me signaler. En douceur, quand c’est pour les piétons étourdis !

Merci Antoine !