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Sylvia H. est musicienne et journaliste, elle vit à Montreuil. Son vélo s’appelle Myriam, elle l’a reçu pour son anniversaire.

T’as vu mon vélo ? lui a donné rendez-vous dans le bois de Vincennes.

C’est quoi, pour toi, le vélo en ville ?

C’est, bien sûr, un moyen économique et écologique de se déplacer plus vite qu’en voiture ou en transports en commun. Mais surtout, c’est la liberté : ne pas se préoccuper de l’heure du dernier métro, prendre le chemin le plus direct sans perdre du temps avec des correspondances farfelues… En plus, pour moi qui n’aime pas le sport, faire un peu de vélo est idéal pour me maintenir en forme. Malheureusement, j’ai fait une chute il y a quelques années, un mec qui avait ouvert sa portière sans regarder… Je n’ai pas été gravement blessée, mais j’ai pris conscience du danger. Ou bien je suis devenue peureuse. Du coup, j’évite de prendre mon vélo dans Paris, ce qui est dommage, mais si c’est pour être hyper stressée à chaque trajet, c’est pas la peine.

Qu’apprécies-tu particulièrement dans le vélo à Paris ?

Franchement ? Rien. J’aime rouler à vélo, à la campagne ou dans les petites rues de Montreuil, mais à Paris, particulièrement aux heures de pointe, c’est la jungle. La circulation est trop dense, le code de la route trop souvent ignoré par les automobilistes (en particulier les professionnels, chauffeurs de taxi et livreurs type UPS). On a l’impression d’assister à un concours de bite, où le plus couillu passe en premier, et rien à foutre de qui a la priorité – surtout s’il s’agit d’un cycliste. En revanche, pour klaxonner quand ils ne peuvent pas vous doubler, là, y a du monde !

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer, d’après toi ?

Avant tout, la sécurité. Faire davantage de voies cyclables, mais surtout faire des pistes bien pensées : séparées de la route et/ou du trottoir par un muret, pour éviter que les voitures ne s’y garent tranquilou, ou que les enfants y déboulent en trottinette. Et pourquoi pas coller de grosses amendes à ceux qui stationnent sur la piste cyclable ? Autre chose : s’il est plutôt bien que certaines rues en sens interdit ne le soient pas pour les vélos, ces rues sont souvent trop étroites, à cause voitures stationnées, pour qu’un vélo puisse effectivement y croiser une voiture sans devoir s’arrêter sur le côté… Du coup, ça ne sert pas à grand-chose. La vraie grande amélioration, ce serait qu’il y ait beaucoup moins de véhicules motorisés à Paris. Les asthmatiques non plus ne s’en plaindraient pas.

C’est quoi ton bon plan, ton astuce ?

Ce n’est pas vraiment une astuce, mais j’évite les heures de pointe et les rues mal foutues pour les vélos. Lorsque je roule à côté de voitures stationnées, je maintiens une distance de sécurité : le coup de la portière, on ne me le fera plus. Je m’arrête aux feux rouges et aux stops, je ne grille pas les priorités, car j’entends souvent dire que les cyclistes roulent comme des oufs, grillent tous les feux et taillent des shorts aux piétons… Or, je pense qu’on ne se fera respecter des automobilistes que si l’on commence par respecter le code de la route.

Merci Sylvia !