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Aurélie R. vit à Paris depuis vingt-neuf ans. Son vélo s’appelle Alphonse, elle l’utilise entre Montmartre et son travail dans le septième arrondissement et, depuis trois ans, pour tous ses autres trajets. Sur Twitter, elle parle souvent de vélo : @AurelieRC.

T’as vu mon vélo ? est allé rencontrer Aurélie et Alphonse du côté de Montmartre.

C’est quoi, pour toi, le vélo en ville ?

C’est à la fois un mode de déplacement et une activité. C’est le choix de ne dépendre que de soi-même pour se déplacer. J’aime le côté malin : choisir le bon itinéraire, le plus court ou le moins ardu (à Montmartre, c’est un art) ou celui où les pistes cyclables sont les plus agréables à emprunter, anticiper tout, les piétons comme les véhicules et les ouvertures de portes intempestives. C’est aussi le moyen d’arriver toujours à l’heure – et surtout réveillée ! – au travail.

Qu’apprécies-tu particulièrement dans le vélo à Paris ?

C’est un luxe que je me paye tous les jours : pouvoir bénéficier de la beauté de ma ville à l’occasion de tous mes déplacements – et l’avoir rien que pour moi, puisque je ne suis pas compressée parmi tant d’autres dans les transports en communs. J’aime découvrir de nouveaux trajets, ou même des quartiers où je ne vais que rarement. J’apprécie aussi le fait que nous soyons de plus en plus nombreux. Il y a dix ans, on se sentait bien seul au feu rouge ; désormais, il n’est pas rare que plusieurs cyclistes empruntent une portion de chemin avec moi.

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer, d’après toi ?

Il y a une grande différence entre mettre en place une politique cyclable à Paris et faire en sorte qu’elle soit respectée. J’aime bien les sas pour vélos aux feux, mais j’aimerais aussi pouvoir les utiliser sans qu’il y ait déjà dix scooters dedans, quand ce n’est pas les automobilistes qui n’ont simplement pas daigné marquer l’arrêt un mètre avant. Il faudrait un peu plus de consultation également, faire envisager les trajets par les cyclistes avant de les réaliser : par exemple, comment tourner à gauche à une intersection alors que la piste cyclable me met complètement à droite ?

Et il faut complètement abandonner les pistes cyclables sur les trottoirs : les piétons les prennent pour des chemins de randonnée, les abribus y sont accolés, et le stationnement de véhicules le long rend le tout particulièrement dangereux.

C’est quoi ton bon plan, ton astuce ?

Avoir un vélo toujours bien entretenu. Et pour ça, pas besoin de dépenser un bras chez les vélocistes. Je suis adhérente à l’atelier Vélorution de Bastille. Sur place, on trouve tous les outils nécessaires, mais également des pièces détachées provenant de bicyclettes désossées par l’asso. Il y a souvent quelqu’un pour te filer un coup de main. Au final, tu apprends à faire beaucoup de chose toi-même, et ça participe à rendre le vélo encore plus intéressant.

Dernier truc, il faut avoir des lumières bien puissantes pour être toujours visible la nuit.

Merci Aurélie !