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Antoine T. a appris à faire du vélo au bois de Vincennes, c’est dire s’il est parisien. Mais il a aussi vécu ailleurs, à Lyon, Berlin ou Kyoto par exemple, trois villes où le vélo a une très grande place. En 2007, comme beaucoup de Parisiens, il s’est mis au Vélib’, mais depuis janvier dernier il possède désormais son vélo à lui.

T’as Vu Mon Vélo ? l’a retrouvé près du Père-Lachaise, où il était venu renforcer les défenses de son équipe au jeu Battle Paris. Laquelle ? Belleville, il en porte le T-shirt.

C’est quoi, pour toi, le vélo en ville ?

Au départ, c’est surtout un moyen de transport, en particulier tard le soir : pas besoin de vendre un organe pour se payer un taxi. Par la force des choses, le vélo est aussi un exercice physique : il se trouve que j’habite à Ménilmontant, au sommet d’une côte franchement raide. La serveuse du bar en bas de chez moi a coutume de dire que pour cette raison, c’est à Ménilmontant qu’on a les plus belles fesses de Paris.

Je suis aussi un participant régulier de Cycling for libraries, une initiative pour promouvoir à vélo la liberté d’expression et d’accès à l’information. Par conséquent, le vélo en ville, pour moi, c’est aussi faire le tour de certaines places à Montpellier, Lyon ou Strasbourg en faisant jouer la sonnette et en parlant avec les gens.

Qu’apprécies-tu particulièrement dans le vélo à Paris ?

Un truc bête : la voirie est plutôt en bon état. Quand j’habitais Lyon, j’utilisais abondamment les Vélo’v mais j’étais très gêné par le mauvais état de la chaussée. Ce que j’aime bien aussi, c’est que les voitures roulent suffisamment lentement et sont assez attentives aux deux-roues. Pour avoir fait un peu de vélo dans le sud de la France, je sais que ce n’est pas partout comme ça…

Qu’est-ce qu’il faudrait améliorer, d’après toi ?

Même s’il y a de plus en plus de pistes et de contresens cyclable, il reste difficile de circuler dans certains endroits, notamment sur les grandes places et dans tout l’ouest de la capitale. La municipalité a enfin pris en considération les revendications des associations comme MDB ou Vélorution, qui soulignent la nécessité de soutenir le développement du vélo pour désengorger la circulation et réduire la pollution atmosphérique. Du coup, j’attends beaucoup des réalisations des prochaines années.

J’aimerais aussi qu’il y ait plus d’endroits où l’on puisse attacher son vélo en sécurité, peut-être des garages, ou des petits box, comme cela se fait dans certains pays, car tout le monde n’a pas accès à une cour d’immeuble sécurisée.

Enfin, je rêve de voir renaître Vélibmontant, une course de Vélib’ qui était organisée dans le 20e il y a quelques années… avant que je n’arrive dans le quartier.

C’est quoi ton bon plan, ton astuce ?

Fréquenter un atelier d'auto-réparation comme la Cyclofficine, où l’on peut apprendre à régler et réparer son vélo. Ils en vendent aussi, qu’ils ont assemblés à la Frankenstein à partir de bicyclettes récupérées : c’est là-bas que j’ai acheté mon vélo actuel, un fidèle destrier nommé Constantin.

Sinon, passer son Vélib’ à quelqu’un quand on arrive à la borne et qu’il reste du temps. Je sais que ce n’est pas vraiment autorisé, mais c’est sympa, et les gens sont agréablement surpris qu’on leur fasse confiance. Je fais ça depuis des années, et il n’est arrivé qu’une seule fois que le Vélib’ ne soit pas rendu dans les délais – j’ai eu une amende. Mais si c’est le prix à payer pour faire confiance aux autres, ça me va.

Merci Antoine !

Les photos de cette série sont sous license Creative Commons (CC BY-NC-SA) avec la permission du modèle. Cette license permet de partager les images plus librement.